PINSON PAYSAGE PREND SES QUARTIERS À ANGERS AVEC EDELWEISS

L’entreprise Edelweiss Paysages, créée en 1980 par Marcel Janeau et développée depuis 23 ans par son fils, Christophe Janeau, vient de rejoindre le groupe PINSON Paysage. À Angers, au cœur d’une région d’excellence végétale, une page se tourne et d’autres vont s’écrire avec les 63 salariés.

Christophe Janeau, 55 ans, est jeune et plein de projets. Il aurait donc pu continuer de tenir la barre de son entreprise du paysage installée à Montreuil-Juigné, en Maine-et-Loire. Son âge n’explique cependant pas son parcours puisque le chef d’entreprise indique être jardinier depuis l’année de ses 15 ans où il commença son apprentissage au lycée professionnel d’Angers Le Fresnes. Un rapide calcul fait apparaître la bonne mesure de 40 ans d’activité dans le métier d’entrepreneur du paysage.

Une rencontre décisive en pleine pandémie de Covid-19

L’histoire de Christophe Janeau et d’Edelweiss Paysages est ponctuée de quatre décennies d’engagements, de prises de risque, de recherche de la meilleure organisation et d’adaptations aux règles changeantes toujours plus contraignantes. Le dirigeant s’est aussi fortement impliqué localement dans le domaine de la formation, en particulier de l’apprentissage, au sein de Plante & Cité, mais aussi à l’Unep, en prenant des fonctions régionales, qui l’amèneront jusqu’à la présidence de l’instance des Pays de la Loire, et au bureau national, en tant que vice-président chargé de la qualité-sécurité-environnement des dossiers qui ont fait l’objet d’applications concrètes dans son entreprise. Edelweiss Paysages emploie aujourd’hui 63 personnes et réalise un chiffre d’affaires de croisière de 6,5 millions d’euros HT. L’homme avait toujours laissé entendre qu’il se tournerait vers d’autres projets plus personnels autour de ses 55 ans. Depuis trois ans, il a poussé sa réflexion, pris des avis, rencontré les acteurs du marché du paysage, des repreneurs potentiels. Durant le premier confinement, ses approches sont devenues décisives puisqu’un accord a été trouvé avec Éric Bouichet, président du groupe Pinson Paysage. La vente de l’entreprise s’est déroulée ce 27 novembre. Christophe Janeau accompagnera la structure durant un an. Son ancien adjoint et responsable de production, Emmanuel Bonnetot, vient d’être nommé directeur général.

L’intégration du végétal jusqu’en fin de vie

Christophe Janeau apporte sa contribution au groupe Pinson Paysage qui, dans cette opération d’achat d’Edelweiss Paysages, reprend toutes les activités d’une entreprise qui se démarque sur le marché. L’entrepreneur a par exemple créé, il y a dix ans, une plateforme de collecte et de transformation des déchets verts dénommé « Trangétal ». La station, entièrement automatisée et informatisée, est implantée à Montreuil-Juigné, à proximité de l’entreprise. Cette activité complémentaire permet de gérer en interne les déchets verts des chantiers, un service qu’Edelweiss Paysages propose également aux collectivités et aux collègues paysagistes. Trangétal traite ainsi 4 000 t de déchets verts chaque année. Ceux-ci sont broyés par un sous-traitant spécialisé, mis en andains pour la fermentation, retournés et criblés, analysés puis valorisés en compost répondant à la norme des amendements organiques « NF U44-051 ». Le produit fini est réintroduit dans le cycle de vie du végétal par l’entreprise et à 80 % par des agriculteurs qui travaillent en raisonné ou en bio. Depuis 2007, Christophe Janeau a impulsé l’écopâturage. Il travaille en duo avec Christian Gilbert, ancien éleveur et berger, qui a retrouvé la passion de son métier d’origine grâce à cette nouvelle activité. Edelweiss Paysages propose ainsi aux donneurs d’ordre publics ou privés de gérer l’entretien de leurs espaces verts en écopâturage. Il dispose pour cela d’un troupeau de 1 000 têtes intervenant chaque année sur 87 sites, principalement de Maine-et-Loire.

Écopâturage : de la vision à la mission sociétale

Le cheptel comprend des moutons solognots, dont la race se voit ainsi préservée, mais aussi des vaches nantaises, une race locale rustique. Les animaux pâturent dans des espaces où les machines peuvent difficilement intervenir ou à des coûts élevés (entretien de parcs solaires, écluses, bassins d’orage…), dans les EHPAD, écoles et quartiers afin de créer du lien social, ou encore dans des exploitations arboricoles bios, à l’image des shropshires, cette race ovine qui ne mange ni les écorces des arbres ni leurs feuilles. L’entreprise adhère à l’organisme de sélection Géode (Génétique Ovine et Développement) afin de participer au renouvellement des races avec des reproducteurs. Les animaux naissent et meurent chez Edelweiss Paysages qui sensibilise également sur l’éthique du bien-être animal. « Les animaux et l’activité de la gestion différenciée par écopâturage contribuent à valoriser et professionnaliser l’image de l’entreprise. Les clients sont de plus en plus réceptifs », notent en chœur Christophe Janeau et Christian Gilbert.

Une organisation qualitative

Edelweiss Paysages réalise son chiffre d’affaires à 80 % dans les travaux de création et à 20 % dans ceux d’entretien. Sa clientèle est répartie à 60 % dans le secteur public et à 40 % dans le privé (promoteurs et sites industriels). Les particuliers pèsent environ 5 % du chiffre d’affaires, notamment en travaux de création, mais aussi en entretien, avec Edelweiss Services. Dans le bureau d’études, trois salariés, dont un collaborateur de trente ans d’expérience, travaillent sur les projets. Les hommes et les femmes, équipiers de l’entreprise, sont essentiels dans la démarche de Christophe Janeau. Ils disposent ainsi des meilleurs outils et formations grâce au maintien d’investissements élevés dans ce domaine, permettant à chacun d’évoluer, et à une démarche qui, sans en avoir le nom, suit une politique RSE de bon sens pour prévenir les risques. « Nous avons un responsable de sécurité depuis trois ans en emploi partagé (deux jours par semaine). J’en avais besoin au sein de l’organisation pour insuffer concrètement cette politique auprès des équipes et pour qu’une partie du travail administratif fastidieux soit prise en charge », précise le dirigeant. La formation est un autre sujet auquel l’entrepreneur, se rappelant toujours ses débuts, est attaché. Ainsi, cinq jeunes apprentis entrent chaque année dans l’entreprise. Tous les deux ou trois ans, la moitié d’entre eux y reste, permettant le renouvellement des équipes. Cette rigueur dans l’organisation a certainement été l’un des piliers du développement d’Edelweiss Paysages. Cette entreprise saine rejoint un groupe à taille humaine en apportant aussi ses valeurs et ses savoirs.

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